Inspirant, pour certains, mentor pour d’autres, les mots les plus partagés, par les différents entourages de Raymond Mulinghausen, sont : Courage intégrité altruisme et humour.
Par Monique BERLIOUX – Championne de France du 100m Dos de1941à1952 Directrice générale du Comité International Olympique. Présidente d’Honneur de la Fédération Internationaux Sport Français. – 88 ans
Quand je pense à « Mulin » deux images me viennent à l’esprit. La première, nous sommes à Newbrighton pour les championnats d’Angleterre qui, en cette année 1946, sont ouverts aux étrangers. La température de l’eau avoisine les 13 degrés. Si pour un nageur l’eau est très froide, pour le plongeur qu’est Raymond elle est diabolique car elle contracte tous les muscles. L’athlétique, le courageux Raymond ne se plaindra pas une seule fois et remportera le titre de champion du tremplin, discipline où il semble avoir été moins à l’aise qu’en haut vol (14 titres de champion de France contre 6 au tremplin). La seconde est à la piscine de Pantin dont Raymond est devenu le directeur unanimement apprécié des usagers. La main de fer dans un gant de caoutchouc. Raymond règne en souverain sur la propreté et la discipline dans le bassin. Il l’aime sa piscine ! Il y restera 21 ans. Il y passera de nombreuses heures, non seulement à la gérer mais aussi à enseigner, à entraîner jeunes et chevronné : il fera de Mady Moreau une championne d’Europe et une vice championne olympique , certes, de juges de plongeon dont il sera un maîtres incontesté puisque la Fédération Internationale de Natation le nommera meilleur juge international des Jeux Olympiques de Moscou en 1980. Sa plus belle qualité fut sans doute le bénévolat qu’il pratiqua dans tous les domaines pour la Fédération française de natation, siégeant dans diverses commissions, assistant les associations… que sais-je ? La moindre compétition le voyait au bord du bassin faisant profiter les jeunes de ses conseils. Avant de se spécialiser dans le plongeon, il avait pratiqué avec bonheur le football et la boxe. Il eut une vie très riche. Entré dans la difficile école des Sapeur-Pompiers de Paris au début de la seconde guerre mondiale, il mit fin à cette carrière en 1945 et se vit cité à l’ordre du régiment en août 1945 pour actes de courage Il eut une vie très riche. Entré dans la difficile école des Sapeur-Pompiers de Paris au début de la seconde guerre mondiale, il mit fin à cette carrière en 1945 et se vit cité à l’ordre du régiment en août 1945 pour actes de courage et de bravoure, notamment lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville du Bourget. Puis vint l’ère de la direction des piscines : Le Bourget, Meknès, Pantin. Il vécut pour les autres. C’est pourquoi en 2004 j’ai été très heureuse de le proposer au Chancelier de l’Ordre National du Mérite pour une rosette d’Officier. De taille moyenne, mais superbement proportionné;, un visage aux traits réguliers, cheveux blonds qui lui laissèrent assez tôt le front dégagé il était la gentillesse même, mais aussi l’autorité .
Par FRANCIS LUYCE – Past Président de la Fédération Française de Natation ( 1993- 2017)
Cher Raymond,
Tu m’impressionnais par ta prestance, ta personnalité, ton exceptionnel palmarès sportif et associatif ô combien exemplaire, et ta gouaille, et tu nous interpelles encore aujourd’hui à la lecture de ta biographie empreinte d’un profond respect.
Je ne reviendrai sur l’évocation de ces parcours émérites rappelés avec brio par ceux qui vécurent à tes côtés aux noms illustres: Mady Moreau, Nicole Pélissard- Darrigrand, carrière très riche émaillée de rencontres exceptionnelles en terme de palmarès inégalés et de quatre représentativités comme juge lors des Jeux Olympiques parmi six présences mondiales Londres, Los Angeles, Séoul, Montréal, Moscou et Helsinki.
Ton charisme et ta puissance de travail forcent l’admiration et tu es apprécié de tous ceux qui ont eu la chance de vivre leur passion à tes côtés.
Je voudrais rappeler, l’un des traits essentiels de ta riche personnalité : l’humour. Je dirais même l’humour décalé: celui dont nous avions parfois quelques difficultés à percevoir toute la subtilité jusqu’à ce que avec ton sens de la précision tu nous aides à en saisir la perspicacité , en précisant que toi non plus tu ne comprenais pas toujours. Là encore, çà volait haut! Un comble pour un plongeur!
Les légendes ne meurent jamais…
Par Nicole Pélissard-Darrigrand – Championne d’Europe à Monaco 1947 – 4ème Jeux Olympiques Helsinski 1952 Plongeon de Haut-Vol – Inspectrice d’Académie – 82 ans
J’allais avoir quinze ans, pour la premiére fois à Paris,aux Tourelles,mon premier entraînement, j’étais morte de peur aprés l’un de mes plongeons,un beau jeune homme blond m’a aidée à sortir de l’eau.Il s’est présenté Raymond Mulinghausen.Je savais qu’il était champion de France.Il m’a dit que je plongeais bien,m’a prédit un bel avenir.Le bonheur.J’ai adoré ce jeune homme qui me donnait confiance en moi.Plus tard il m’a confié qu’avec lui, en métropole ,j’aurais eu le podium olympique en haut-vol comme mady Moreau au tremplin. J’ai bien sûr admiré le plongeur,l’équilibre parfait de ses figures au tremplin comme en haut vol. Très tôt ,Raymond a eu le goût et le don d’entraîner et ce dans les deux sens nobles du terme:mettre en mouvement,donner un élan à tous ceux qui l’entouraient;puis enseigner et guider ceux dont il avait la charge.Que de beaux résultats! Ce qui a fait sa marque,outre ses connaissances techniques et sa pédagogie,c’est que le caractére plaisant qu’il imprimait aux entraînements:blagues,bons mots histoires parigotes,tous moyens efficaces pour ne réserver le sérieux qu’au travail.Travailler sérieusement,sans jamais se prendre au sérieux. Puis l’entraîneur national est devenu juge de plongeon international.Les Jeux Olympiques ont donné l’occasion de confirmer la justesse de la réputation dont il a bénéficié dans le plongeon mondial.
Par Jacques Deschouwer – Champion de Haut-Vol – 67 ans
Le sympathique Curé de la Paroisse de Romainville,nous accompagnait à la piscine de Pantin,avec les copains du patronage.Monsieur le Directeur,rien qu’en entendant le bruit de l’appel sur la planche,se retourna et me vit effectuer une pirouette.Mon sort était scellé.Veux-tu faire du plongeon m’a-t-il demandé?J’ai répondu c’est quoi le plongeon? Mes parents sont venus voir Mr Mulinghausen ;dès lors,j’ai vraiment appris avec lui, ce qu’était le plongeon! J’ai passé de bons moments à Pantin,car l’ambiance était chouette à l’époque.Dans l’esprit club de Monsieur Mulin,nous faisions du plongeon,de la natation du water-polo et aussi la fête. Je garde un très bon souvenir de ces années à Pantin:j’ai appris au sein du C.M.S.P ,ce qu’était l’amitié .
Par Michel BOUSSARD – Juge de plongeon – 72 ans
Assurément, Raymond Mulinghausen aura marqué le plongeon français au moins à trois titres.
– En tant que pratiquant, son palmarès est éloquent.
– En tant qu’entraîneur, il a su s’occuper de plongeurs débutants comme de plongeurs olympiques.
– En tant que juge de plongeon, il a délivré d’innombrables notes, le plus souvent reconnues comme particulièrement pertinentes.
Je n’ai pas connu Raymond Mulinghausen du temps où il plongeait. Il m’a ponctuellement entraîné en équipe de France, mais il a surtout été mon juge tout le long de ma carrière (de 1964 à 1978), puis j’ai été son « collègue de jugement » pendant presque vingt ans.
En toute circonstance, Raymond s’est révélé à la fois solide et précis, avec un discours souvent convaincant et fleuri. Il avait en lui cette aptitude à mener les hommes au point qu’un plongeur avait dit de lui qu’il était dans le plongeon ce que Lino Ventura avait été dans ses films. Un mélange d’autorité et de tendresse. A la réflexion, ceux qui ont connu « Mulin » trouveront une certaine justesse dans cette surprenante et cocasse comparaison.
Je ne peux, dans ces quelques lignes, m’empêcher d’évoquer son épouse Marcelle, fidèle accompagnatrice, réservée et attentionnée, mais aussi capable, le moment venu, d’une discrète « rébellion ».
Voilà ce que je pouvais dire, en quelques mots, pour illustrer mon souvenir de Raymond Mulinghausen, un ami « à l’ancienne », disparu mais toujours présent.
Michel Boussard
Par Robert Quint « Mickey » – Co-fondateur du cmBourget – 1946. – 90 ans
Plongeur émérite, et footballeur a l’esprit gagneur, Raymond notre maître a tous, nous laisse le souvenir d’un éducateur rigoureux mais chaleureux, dans une époque où le plaisir de transmettre la savoir, s’accompagnait du bénévolat après le travail. Nous ne pouvons oublier le courage dont il fit preuve, lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville, provoqué par les nazis en fuite ce qui lui valut d’être cité à l’ordre du régiment des sapeurs-pompiers de Paris.
Par Patrick Clemençon – Arbitre Olympique Water-polo – 65 ans
Arrivé à l’âge de neuf ans avec mes frères à la piscine de Pantin,date d’entrée en fonction de R.Mulinghausen,je fus immédiatement intègré au Club. Le Père Mulin,nous a fait connaître les plaisirs de la vie associative et découvrir la grande famille du sport. Il m’a donné le goût de réussir comme joueur,arbitre,entraîneur et dirigeant. J’ai participé aux Jeux de Sydney en 2ooo,à 4 championnats du Monde,2 d’Europe et 4 Universiades et bien d’autres compétitions internationales encore. Une carrière bien remplie; en somme,pleine d’amitié. Et le souvenir d’une Dame toute en délicatesse,la maman des bassins:la Mère Mulin,qui m’initia aux mots croisés,lors de nos déplacements.
Par Joël COLCHEN. – Premier cadre technique de l’histoire du polo français (1975). – 62 ans
A Raymond, Paradoxalement, outre la connaissance de sa belle carrière de plongeur, c’est le water polo qui m’a un jour mis en relation avec Raymond. C’était au tout début des années 1970 et ses activités de Directeur de piscine et de mentor du CMS, ainsi sa présence à la commission Fédérale ne furent pas étrangères au fait que -jeune étudiant en EPS, nageur et surtout poloïste en formation à l’INS/ENSEP – il me persuada d’entraîner la section water polo (viellissante…) de PANTIN. Originaire du HAVRE, on avait même fait croire à certains que je venais 3 fois par semaine en moto de ma Normandie natale, pour honorer spécialement sa demande. J’ai malheureusement vécu la fin d’activité de l’équipe water polo du CMS PANTIN qui migra vers la VGA St MAUR. Nous avons ensuite passé durant une bonne dizaine d’années de longues heures, pour ne pas dire des journées entières, en réunions pour gérer les championnats de France, décider collégialement de ce qui allait permettre le redressement de l’activité du water polo national qui était fort moribonde à ce moment là, ce qui nous a permis par la suite de qualifier de nouveau par deux fois l’équipe de France aux JO de Séoul et Barcelone. Raymond m’a transmis une bonne part de son savoir –être et de savoir-faire, même s’il vécut plutôt mal l’abandon du « bulletin vert » hebdo du Polo national au profit des nouvelles technologies (…le minitel). Son enthousiasme et son engagement ont eu -à l’égal de celui des G.PECHERAUD, Philippe GALLINGANI , Henri Simon, André LOCHON et consorts- une influence définitive sur mon engagement en faveur du water polo national et de ma carrière professionnelle. On ne veut pas et surtout, on ne peut pas oublier Raymond.
Par Philippe Gallingani – Educateur de Natation – Entraîneur et arbitre fédéral de water-polo. Directeur des équipes de France de water-polo de 1965 à 1967 – Président (Fondateur) du Collège des Arbitres Français de Water-Polo (de 1973 à 1980) – Vice Président de l’Amicale des Internationaux Français de Natation. – Président honoraire du R.C.F – 89 ans
Un Ami (plus qu’un ami !) avec qui j’ai partagé une grande partie de ma carrière de dirigeant bénévole (comme lui) au sein de la Fédération Française de Natation, et plus particulièrement au Comité Ile de France où je fus élu dès 1952. J’avais pour lui une grande admiration, n’ayant pas été moi-même un grand champion comme lui, au palmarès impressionnant , et une carrière exemplaire de Juge international de plongeon . Raymond fut aussi arbitre international de Water-polo. C’est cette discipline qui nous rapprocha au sein du Comité Ile de France . Excellent Footballeur dans sa jeunesse (football et plongeon ne sont pas incompatibles), moi-même ayant pratiqué cette discipline, fut une raison supplémentaire de notre caramaderie. Je ne parlerai pas de ses activités professionnelles au Bourget, au Maroc et à Pantin, mais avec mes équipes du Racing Club de France, j’eus souvent l’occasion de me rendre à la piscine de Pantin où Raymond était directeur. Nous nous rencontrions au Comité, aux bords des bassins, aux réunions de l’Amicale des Internationaux Français de Natation dont Raymond était un Vice-Président, excellent conseiller. J’ai acquis auprès de lui des connaissances sportives réservées aux grands champions.
Par Marc de HERDT – Président de l’Amicale des Internationaux Français de Natation
Raymond Mulinghausen – ce grand humaniste – nous laisse un patrimoine énorme – Raymond Mulinghausen-aifn.fr
Par SEBASTIEN MARQUIS – Surfeur St Gilles Croix de Vie – 37 ans
Raymond était un monument historique modeste et attachant,l’humour comme seconde nature.Le nez sur ses mots croisés que Marcelle lui avait enseignés,lorsqu’il fut cloué sur son lit d’hôpital,impressionnant en calcul mental;l’Equipe toujours à portée de main et quand c’était jour de Foot, c’était jour de Fête; rivé sur la TV, pendant les Jeux de Pékin, qui s’avérèrent être les derniers. Raymond l’Olympique!
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